Des phénomènes de dépérissement sur pins des Caraïbes plantés à grande échelle dans les années 1970 à 1990, sur de nombreuses îles de la Polynésie française, ont été observés par le personnel forestier de la Direction de l’Agriculture à partir de 2001.
Une première approche de diagnostic menée en 2016 et 2017 avait mis en évidence la présence, sur sujets dépérissants, d‘insectes ravageurs pouvant être impliqués dans le processus. L’hypothèse d’un dépérissement dû à l’action du nématode du pin avait été écartée après la recherche négative sur échantillons envoyés en Métropole.
Un dépérissement de forte ampleur du pin des Caraïbes constituerait un risque économique important pour la filière polynésienne destinée à se développer fortement autour de cette essence.
En conséquence, la Direction de l’Agriculture au sein du Ministère du Développement, des Ressources Primaires, des Affaires Foncières, de la Valorisation du Domaine et des Mines a confié l’an dernier à ONF International une mission technique : « Elaboration d’un protocole pour gérer la problématique de dépérissement du Pin des Caraïbes en Polynésie française ».
Sous le pilotage d’ONF International, une mission d’expertise a ainsi été réalisée sur place par Vincent Pontois, spécialiste des phénomènes de dépérissement. La mission a eu lieu en février et mars 2022. Les résultats se font connaitre près d’un an plus tard (la mise en culture de champignons ayant pris un certain temps).
L’objectif principal de la mission était d’identifier le ou les agents responsables du dépérissement du pin en Polynésie française et de mettre en place un système de contrôle et de suivi.
Cette mission a permis :
– d’établir un diagnostic de dépérissement du pin sur les Iles de Raiatea, Moorea, Nuku Hiva et Hiva Oa avec analyses en laboratoire en France ;
– d’identifier le ou les agents responsables grâce à l’application du diagnostic phytosanitaire par un correspondant observateur formé et certifié par le Département français de Santé des Forêts (MAA – DGA). De nombreux insectes xylophages, cambiophage et pathogènes foliaires ont été prélevés sur place puis identifiés en laboratoire d’entomologie forestière de l’ONF.
– d’établir un protocole de contrôle et suivi permettant de stopper l’extension des zones de dépérissement ;
– d’apporter une autonomie aux agents de la DAG sur les différentes étapes du diagnostic sanitaire et sur l’application des méthodes de suivi de l’évolution sanitaire des arbres par le transfert de compétence.
Il est intéressant de préciser que la situation sanitaire par rapport à celle de 2017 semble s’être améliorée, résultat d’un système de régulation naturel sur le milieu en cours.